08.05.2024 10:00

Aurélien Chappuis en passe d'être promu avec Etoile Carouge

Le capitaine de 30 ans est l'un des piliers des Genevois, qui pourraient être promus en Challenge League dès mercredi soir - sans être eux-mêmes sur le terrain. Le conseiller financier devrait réduire son temps de travail cet été.

C'est en 2011/2012 qu'Etoile Carouge a évolué pour la dernière fois en Challenge League. Depuis, les chances de retrouver la deuxième division n’ont jamais été aussi grandes: Si Rapperswil ne gagne pas à Cham mercredi, la promotion sera actée. Dans le cas contraire, Carouge aura l’occasion d’y remédier samedi en cas de victoire contre les M21 d'YB.

La probabilité que l'équipe craque reste très faible. La solidité et la sérénité affichées sont le reflet d’une saison parfaitement maîtrisée jusque-là. Au cours des huit derniers matchs, elle a remporté vingt points et a toujours maintenu son poursuivant Rapperswil à distance.

Des éloges pour l'entraîneur

Aurélien Chappuis, capitaine expérimenté de 30 ans, est sans conteste l'un des maillons forts des Carougeois. Le milieu de terrain défensif est en quelque sorte le bras droit de l'entraîneur Adrian Ursea, dont Chappuis ne tarit pas d'éloges. Pour lui, Ursea fait partie de la « classe supérieure », d'une part parce qu'il est extrêmement fort sur le plan technique : « Il soigne les détails et a une approche scientifique. » D'autre part, Chappuis souligne ses qualités humaines : « Son contact avec les joueurs est extraordinaire. La collaboration est incroyablement agréable. » Avant d’ajouter : « Adrian Ursea rend tout simplement une équipe meilleure. S'il était dans un autre club, celui-ci serait très haut dans le classement. Pour moi, il n'a pas de point faible. »

Le fait qu'Aurélien Chappuis joue encore au football n'est pas une évidence. Le Jurassien originaire de Bassecourt, autrefois sous contrat avec les M21 du FC Bâle et ancien international suisse M20, avait par moments perdu l'envie de jouer. Début 2018, six mois après la promotion en Promotion League avec Yverdon, il a fait ses adieux pour les Etats-Unis. Sur place, il a approfondi ses connaissances en anglais, voyagé à travers le pays, joué au tennis et n'est rentré au bercail que dix mois plus tard.

Amoureux du club et de Genève

A peine était-il de retour qu'Anthony Sirufo, une vieille connaissance et alors entraîneur de Bassecourt, le contactait. Chappuis s'est laissé convaincre de faire un come-back - et a retrouvé le plaisir de la compétition. « J'avais l'intention d'arrêter et de me concentrer sur mon métier », dit-il, « mais je me suis rendu compte à quel point non seulement le jeu me manquait, mais aussi les moments passés avec les potes, le vestiaire. »

Chappuis, qui a étudié l'économie et obtenu un bachelor, a trouvé un emploi de conseiller financier à Genève.

Début 2019, il a également ouvert un nouveau chapitre sur le plan sportif, répondant favorablement à l'appel de l'entraîneur John Dragani au Stade Nyonnais, où il a vécu six mois intenses. En été 2019, il signe à Etoile Carouge et se montre aujourd’hui épanoui: « Je suis tombé amoureux du club et de la ville de Genève. »

Il en est désormais à sa cinquième saison à Carouge, considérant son activité sportive comme un hobby qui lui prend beaucoup de temps. Chappuis travaille en effet à plein temps dans le domaine de la finance. La question se pose donc : que se passera-t-il pour lui l'été prochain, lorsque le club évoluera en Challenge League, un championnat professionnel ? Par mesure de précaution, il a déjà demandé à son chef s'il pourrait réduire son temps de travail. Car une chose est sûre : Chappuis a très envie de prolonger le plaisir. La ligue ne lui est pas étrangère, il y a déjà joué pour les SR Delémont et Le Mont sur Lausanne.

La force mentale de Carouge

Actuellement, il réalise une saison qu'il estime être l'une de ses meilleures. Il avait eu le même sentiment à l'époque avec les M21 du FC Bâle et lors de la saison où il avait accédé à la Promotion League avec Yverdon. « Rapperswil était un poursuivant tenace. Mais nous avons toujours fait preuve de force mentale dans les moments décisifs. Nous avons réussi à maîtriser notre nervosité », explique Chappuis.

S'il devait y avoir matière à autocritique, il s'agirait du manque d'efficacité. « Nous nous sommes souvent créé de très nombreuses occasions, mais nous n'avons pas été suffisamment récompensés par des buts. » S'il pense à samedi dernier et au score de 2-1 à Zurich, il remarque : « Nous aurions dû mener 3-1 à la pause. » Le but de la victoire n'a finalement été marqué qu'au fin fond du temps additionnel. Quoi qu'il en soit, le but de Madyen El Jaouhari vaut son pesant d'or. La montée se rapproche encore plus. Et Aurélien Chappuis pourra peut-être déjà fêter la promotion avec ses coéquipiers mercredi soir - sans même fouler la pelouse. (pmb./jm.)